Troubles cognitifs

Quand le cerveau se met en grève

Que sont les troubles cognitifs ?

Les troubles cognitifs altèrent divers processus mentaux essentiels pour vivre au quotidien, parmi lesquels le traitement des stimuli, les fonctions langagières, la mémoire, la concentration, la planification et le suivi de tâches complexes, ainsi que la régulation des émotions.

Les personnes qui présentent des troubles cognitifs ont souvent du mal à prévoir des actions comme la prise de médicaments, le règlement de factures ou la préparation de repas. En outre, il peut leur être difficile de se souvenir d’événements importants ou de suivre le fil de discussions.

Les problèmes de mémoire et d’orientation sont moins prépondérants chez les parkinsoniennes et les parkinsoniens que chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, par exemple. Les principales difficultés concernent :

  • la vitesse de traitement ;
  • l’attention ;
  • les fonctions de commande cognitives (p. ex. planification, capacité à effectuer plusieurs tâches simultanément) ;
  • l’aisance élocutoire ;
  • des problèmes mnésiques peuvent survenir, mais la plupart du temps, des aides mnémoniques externes permettent aux personnes concernées de se rappeler des éléments oubliés.

Parallèlement aux troubles cognitifs, les parkinsoniennes et les parkinsoniens présentent souvent d’autres symptômes tels que :

  • l’apathie ;
  • les troubles du sommeil ;
  • les hallucinations visuelles.
     

Quand les troubles cognitifs font-ils leur apparition au cours de l’évolution de la maladie de Parkinson ?

Aux stades précoces de la maladie, de nombreuses personnes concernées ne remarquent aucun trouble cognitif, ou seulement de faible gravité. L’évocation lexicale et la pensée peuvent notamment être ralenties, mais la prise d’antiparkinsoniens améliore souvent la situation. Dans de rares cas, par exemple en présence de formes atypiques du Parkinson, des troubles cognitifs prononcés peuvent cependant se faire jour de manière précoce dans l’évolution de la maladie.

D’une manière générale, les troubles cognitifs n’augmentent que plus tard en cas de Parkinson typique. Au fur et à mesure de la progression de la maladie, de plus en plus de régions du cerveau responsables des fonctions cognitives sont touchées.

Quand une personne parkinsonienne a des difficultés cognitives mais est à même de gérer son quotidien de manière largement autonome, le trouble cognitif est qualifié de léger. En revanche, si ces difficultés augmentent au fil du temps et si la personne est de moins en moins en mesure de réaliser des tâches quotidiennes, il est question de démence.

Le risque de démence des parkinsoniennes et des parkinsoniens est trois fois plus élevé que celui de leurs pairs du même âge en bonne santé. Toutefois, l’apparition ou non de troubles cognitifs, de même que le moment de leur survenue, varient d’une personne à l’autre.

Pourquoi, quand et comment les problèmes cognitifs doivent-ils faire l’objet d’un examen ?

Pour les personnes atteintes de la maladie de Parkinson et pour leurs proches, les troubles cognitifs constituent souvent un lourd fardeau. Il est généralement réconfortant d’aborder enfin la question et de solliciter une aide professionnelle.

Dans de tels cas, un examen neuropsychologique dans une Memory Clinic ou un centre Parkinson peut s’avérer très utile, car les performances cognitives peuvent faire l’objet d’une évaluation objective au moyen de valeurs normales corrigées pour l’âge et le niveau de formation. Sur cette base, il est possible de distinguer un phénomène naturel lié au vieillissement d’une autre maladie affectant les capacités cognitives.

Pour les personnes jeunes qui exercent toujours une activité professionnelle, cet examen fournit également d’importantes informations concernant les conséquences de l’atteinte cognitive sur la capacité de travail. Lorsque des troubles cognitifs prononcés font leur apparition dès le début de la maladie de Parkinson, il est essentiel de procéder rapidement à un examen neuropsychologique afin d’identifier un éventuel syndrome parkinsonien atypique. Seul le diagnostic précoce d’un léger trouble cognitif ou d’une démence permet de mettre en place un traitement et un soutien ciblés.


Que peut-on faire face à des troubles cognitifs ?

  • Adopter un mode de vie actif, favorisant l’exercice, l’activité intellectuelle et les contacts sociaux. Les loisirs et les activités comme les jeux de cartes, la lecture, les mots croisés, le chant ou la danse peuvent être bénéfiques.
  • Entraînement de la mémoire : pertinent si la personne concernée le souhaite.
  • Traitement médicamenteux : en présence d’une démence parkinsonienne, des inhibiteurs de la cholinestérase peuvent être utilisés pour améliorer la cognition et l’équilibre.
  • Traiter les symptômes concomitants : certains médicaments soulagent les troubles du sommeil et les hallucinations visuelles.
  • Soutien personnalisé au quotidien : selon les besoins, il peut s’agir de prestations d’une organisation d’aide et de soins à domicile, d’une aide ménagère, d’une ergothérapie, d’une gestion des médicaments ou de séjours dans un centre médical de jour. L’objectif consiste à permettre aux personnes concernées de mener une vie accomplie et à encourager leur participation sociale.

Deborah Amstutz, 2025

 

Auteure

Deborah Amstutz
Docteure en neurosciences, psychologue spécialiste en neuropsychologie FSP, elle travaille depuis 2018 au Centre des troubles du mouvement et de la maladie de Parkinson de Inselspital Bern

Démence parkinsonienne

Elle englobe des difficultés telles que :

  • la mémoire et la concentration
  • la planification et l’organisation
  • la prise de médicaments
  • le paiement des factures
  • la préparation des repas
  • l’apathie, les troubles du sommeil et les hallucinations visuelles
Démence parkinsonienne

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